Confucius vivait dans l’ouest de la Chine il y a deux mille cinq cents ans. Mais il est un peu notre contemporain, car son époque agitée ressemble beaucoup à la nôtre, avec de grandes mutations technologiques, le renversement des repères moraux, l’émergence d’une nouvelle classe sociale : les lettrés… Dans ce chaos, l’acte fondamental de Confucius fut de créer la première école du monde ouverte à tous. Tout ce qui nous reste de lui en découle : Les Entretiens familiers (“Lunyu” en chinois ), un mince carnet transcrivant les réponses aux questions que lui posaient ses élèves. Voilà le socle sur lequel s’est constitué le meilleur de la morale chinoise : l’art de vivre entre êtres humains, dans la bienveillance et l’harmonie. Rien d’autre, et surtout pas de transcendance. A un disciple qui lui demandait : « Maître, est-ce que le ciel existe ? », Confucius répondait : « La terre est un fait. » Son objectif premier était de favoriser l’amélioration de la qualité humaine de chacun, seule façon d’augmenter finalement le bien de tous.

Rechercher l’amitié de quelqu’un que l’on déteste secrètement, voilà qui est vraiment honteux.

Pensées

“En matière d’enseignement, point de discrimination”
Dans la société féodale de son époque, seuls les nobles avaient droit à l’édu-cation. En ouvrant la première école « privée » du monde, Confucius affirmait que la seule noblesse qui comptait pour lui n’était pas celle du sang mais bien celle du cœur. En posant la morale au premier rang hiérarchique, il fondait l’humanisme moderne et le droit de chaque être humain à exiger le meilleur de ses dirigeants.

Tout peut s’apprendre, surtout la vertu d’humanité
« Etudier » est le maître mot qui ouvre le premier chapitre des “Entretiens familiers”, aphorismes recueillis par ses disciples. Ce qui ne signifie pas accumuler un savoir livresque, mais plutôt s’exercer constamment pour donner aux autres le meilleur de soi-même. Le confucianisme est avant tout un inlassable combat moral, amenant chacun à augmenter, en toute circonstance, le degré de dignité humaine.
 
Ne jamais juger les autres, ne chercher qu’à s’améliorer
« Si tu vois quelqu’un qui se conduit bien, imite-le », disait Confucius. « Mais si tu vois quelqu’un qui se conduit mal, cherche en toi en quoi tu l’imites », ajoutait-il ! Plutôt que de s’ériger en juge des autres (au nom de quelle supériorité ?), Confucius nous propose d’utiliser leurs erreurs pour faire notre propre examen de conscience et en tirer une amélioration personnelle. « Tout mon enseignement est tissé d’un seul fil, expliquait-il. Exigence envers soi-même, indulgence envers les autres. »
 
Le seul critère est soi-même
Dans les “Entretiens familiers”, Confucius prononce une phrase qui sera reprise vingt et un siècles plus tard par le philosophe Emmanuel Kant. A un élève qui lui demandait : « Maître, y a-t-il un seul mot qui pourrait servir de guide dans toutes les actions de la vie ? », Confucius répondit : « Ne fais jamais aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent. » Ainsi, ce qui permet d’apprécier la validité d’une action ne se trouve pas à l’extérieur de l’individu, dans des dogmes, des lois ou des commandements, mais à l’intérieur de son propre cœur. D’où la nécessité de développer ses facultés de discernement pour améliorer la qualité morale de ses actes. La vérité ne se trouve donc pas dans les livres mais dans l’affinement de ses propres critères.

Les rapports humains sont toujours hiérarchisés
« Sur terre, tous les êtres humains sont comme parents et enfants. » Pour Confucius, l’humanité suppose que l’on est toujours le supérieur et l’inférieur de quelqu’un. Cette hiérarchisation, qui donne à chacun des devoirs, mais également des droits, est fondamentale parce qu’évolutive : les enfants doivent à leurs parents le respect que, plus tard, leurs propres enfants leur marqueront. La piété filiale est le meilleur apprentissage qui soit au métier de parent !

Dates

  • 551 avant notre ère : il naît dans la province de Shandong dans une famille de toute petite noblesse. Orphelin de père à 5 ans: il travaillera toute sa vie.
  • A 19 ans: il est nommé petit fonctionnaire (intendant des greniers).
  • A 29 ans: il ouvre la première école chinoise, proposant son enseignement à tous, nobles ou non, contre salaire, fût-ce quelques lamelles de viande séchée.
  • A 40 ans: il parcourt la Chine à la recherche d’un prince qui lui confierait un poste politique lui permettant d’appliquer ses idées à la taille d’un pays.
  • A 50 ans: aucun dignitaire n’ayant répondu à son appel, il décidera finalement, au bord du fleuve Jaune, de retourner à son école en disant : « Ah ! comme ce fleuve, toujours aller de l’avant. »
  • A 72 ans: il meurt paisiblement à Qufu, où il repose toujours, parmi ses soixante-seize descendants en ligne directe. Aucune lignée, familiale, royale ou impériale, ne peut se targuer d’une telle continuité.

Depuis un certain temps déjà, les législateurs américains attirent lattention sur la menace que représentent les instituts Confucius en Amérique. Aujourdhui, les politiciens du Royaume-Uni soulignent également les dangers liés à ces institutions financées par le Parti communiste chinois (PCC) en Grande-Bretagne.

Un danger pour le Royaume-Uni

Selon le Parti communiste chinois, les instituts Confucius visent à promouvoir la culture chinoise à travers le monde. Il existe environ 525 Instituts Confucius dans le monde entier, dont 29 au Royaume-Uni. Entre 2006 et 2016, le régime chinois aurait dépensé aux alentours de 2,17 milliards de dollars américains pour l’entretien de ces instituts. De nombreux rapports soulignent que la Chine utilise ces instituts pour promouvoir son idéologie communiste dans le monde entier. Cette situation est perçue comme une menace pour une société démocratique et libre comme le Royaume-Uni.

Fiona Bruce, députée, présidente de la Commission des droits de l’Homme du Parti conservateura déclaré : « Bien que nous saluons et encouragions l’enseignement des langues et les échanges culturels, nous pensons qu’il est nécessaire de procéder à un examen pour déterminer si les instituts Confucius représentent une menace pour la liberté académique, la liberté d’expression, d’autres droits fondamentaux et même la sécurité nationale. Nous croyons également qu’il est juste de faire une évaluation pour s’assurer que le programme d’études enseigné dans les instituts Confucius est équilibré, indépendant, holistique et complet. » (Conservative Human Rights).

Les politiciens du Royaume-Uni soulignent les dangers que représentent les institutions financées par le Parti communiste chinois (PCC) en Grande-Bretagne. (Image: Kreeder13 / Wikimedia)
Les politiciens du Royaume-Uni soulignent les dangers que représentent les institutions financées par le Parti communiste chinois (PCC) en Grande-Bretagne. (Image: Kreeder13 / Wikimedia)

Les instituts Confucius ont des règles strictes pour les personnes qui posent leur candidature en tant qu’enseignants. Par exemple, les personnes qui pratiquent le Falun Gong ne sont pas autorisées à enseigner à l’université. Cela va manifestement à l’encontre de la loi laïque du Royaume-Uni qui considère une telle discrimination religieuse dans les lieux d’enseignement comme illégale et immorale. L’Institut refuse également de discuter de sujets tels que le massacre de Tiananmen en 1989, la suppression des minorités tibétaines et ouïghoures, l’indépendance de Taïwan, etc.

Le Canada prend des mesures

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick, au Canada, a récemment décidé de mettre fin aux programmes de l’Institut Confucius dans les salles de classe. Cette décision a été prise à la suite de rapports selon lesquels l’institut censurait des contenus qui montraient la Chine sous un mauvais jour et n’enseignait que des sujets approuvés par le Parti Communiste Chinois. Les instituts Confucius ont été lancés en 2008 et fonctionnaient dans environ 28 écoles de la province en 2016.

Dominic Cardy, ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance au Nouveau-Brunswick a déclaré : « Leur travail consiste a créer une image amicale et joyeuse d’un gouvernement qui est responsable de plus de morts que tout autre dans l’histoire de notre espèce… Et je ne pense pas que dans un système d’éducation qui est censé véhiculer et transmettre nos valeurs à la prochaine génération, il soit approprié de se montrer ouverts face à un gouvernement qui se comporte de cette façon ». (The Epoch Times).


Dominic Cardy, ministre de l'Éducation et du Développement de la petite enfance du Nouveau-Brunswick, Canada. (Image: Facebook)
Dominic Cardy, ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance
du Nouveau-Brunswick, Canada. (Image : Facebook)

Une lettre a été envoyée à l’Institut Confucius pour mettre un terme à ses programmes d’enseignement. La fermeture était prévue pour le mois de juin. Cardy avait reçu des plaintes de la part de cinq étudiants révélant que certains sujets avaient été interdits à l’institut. Un étudiant a essayé de discuter de l’indépendance de Taïwan et le professeur lui aurait déclaré qu’un tel sujet ne pouvait pas être abordé.

En plus du Royaume-Uni, du Canada et des États-Unis, plusieurs autres pays démocratiques ont également exprimé leurs préoccupations quant à l’influence des instituts Confucius dans leurs établissements d’enseignement. En juin 2018, Rob Stokes, un législateur australien, avait soutenu que le fonctionnement des  instituts n’était pas clair et qu’ils étaient influencés par des « puissances étrangères inappropriées ». En Nouvelle-Zélande, l’universitaire Anne Marie Brady, qui a écrit sur l’influence négative des Instituts Confucius dans le pays, a reçu l’année dernière une lettre l’avertissant qu’elle serait attaquée pour ses opinions.

Source: Visiontimes